2017, millésime de tous les miracles

Un printemps gélif (qui a sérieusement amputé les volumes) et un été sec et chaud avec de la grêle dans certains secteurs et pas moins de trois périodes de canicules (qui faisait craindre des baisses de volumes supplémentaires, des acidités trop basses et des blocages de maturité) : déjà la météo a mis nos nerfs à rude épreuve.

Nous avons, à nouveau, craint le pire ! Mais la vigne est une plante formidable : elle s’adapte  à tout, ou à presque tout ! Et quand, en plus elle est plantée en Alsace…

Pour en tirer le meilleur, à nous aussi de nous adapter à elle. En 2017 cela voulait dire : vendanger tôt. Les dates de début de récolte ont été précoces (31 août septembre pour le crémant, 13 septembre pour le reste). Par contre, la maturation en elle-même a pris du temps. Et ce n’est pas parce que l’on vendangeait tôt qu’il fallait se précipiter. Il fallait agir au cas par cas, être au plus près des parcelles.

Finalement, les vins sont beaux, ou très beaux. Quel que soit le cépage, ils se caractérisent tous par leur typicité, leur équilibre, leur netteté et leur concentration.

A l’arrivée, les Rieslings ont de beaux arômes, une très belle fraîcheur et des structures étonnantes. Les Sylvaners sont structurés et les Pinot Blancs sont magnifiques de longueur et de pureté, tout comme les Pinots Gris qui eux se révèlent charpentés et droits.

Les Muscats ont une intensité aromatique incroyable, comme souvent les années très chaudes.  Les Gewurztraminer sont puissants et extrêmement aromatiques, tout en restant très équilibrés

Enfin, les Pinots Noirs sont très beaux, du niveau de 2009, 2013, 2015 et 2016 : concentrés, mûrs, avec des couleurs sombres et profondes.

2017 aurait pu être médiocre, mais finalement, c’est un grand millésime.

Le secret cette année ? De belles acidités bien mûres, bien présentes sans être excessives. Elles ont été préservées grâce aux nuits qui sont restées fraiches l’été dernier. Elles font un mixe parfait avec les matières exceptionnelles du millésime.