Les expositions fixent un moment de l’itinéraire d’un artiste. Pour figer ce moment et le nommer j’ai adopté le mot destinerrance trouvé par Jacques Derrida. Derrida y fusionne deux termes en apparence contradictoires[1]. On y entend simultanément le déterminisme de la destinée ou de la destination et l’hasardeuse errance du cheminement personnel. Sans en reprendre toute la charge philosophique, mes tableaux de destinerrances traduisent les dérives de la pensée et les flottements de l’action, au risque de manquer la destination du chemin emprunté, ou ses destinataires. Cette errance à travers des images de paysages imaginaires questionne la simultanéité tragique du fini et de l’infini portée par la condition humaine.
[1] Jacques Derrida, La carte postale, de Socrate à Freud et au-delà. Flammarion – 1980
Dominique Laburte
Architecte et artiste franco-suisse travaille en Alsace, à Mulhouse et à Paris
De 1979 à 2017, il a partagé son métier d’architecte et d’enseignant de l’architecture avec une pratique artistique, prenant des formes variées: empreintes dans le béton, « Kratzputz », mosaïques, ou sculptures. Ces interventions reposant principalement sur le dessin et l’écriture, étaient un prolongement du travail architectural . L’Espace 110, à Illzach, première œuvre du bureau d’architecture Sutter + Laburte a été labellisé Architecture Contemporaine Remarquable en 2023.
Depuis 2015, la peinture est devenue l’activité principale avec des travaux à l’encre et à l’acrylique sur papier et sur toile. Activité qui trouve des prolongements dans des sculptures en métal.